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La moto et moi...

Premiers contacts
Premières expériences
L'envie
Le besoin
L'insciption au permis
Les cours
Le permis
La première moto
Les tout débuts
Carole
Les manifs
Le premier viron
Le vol, nouvelle moto
Les dragsters au Mans
Le Dakar 1981
Changement de monture...
L'accident
La reprise
Occasion, deuxième !
Poum poum poum...
La routière
Le mythe utilitaire
L'arret forcé
A nouveau motard


Premiers contacts | laurent-roy.com | contact | Top |


        Les premiers contacts avec le monde de la moto dont j'aie le souvenir remontent au tout début des années 70. J'avais alors 10 ans, habitais à Nanterre, et faisais mon entrée en sixième au Lycée Paul Langevin, à Suresnes. Nombre de lycéens de l'époque roulaient en 2 roues: qui en vélo, qui en cyclo, en scooter, voire en moto de grosse cylindrée, les lois de l'époque n'étant pas aussi restrictives que celles d'aujourd'hui...

        C'est là que je me souviens avoir trainé et rèvé avec mes copains autour des bécanes de l'époque, dans le parking du Lycée. Nos seuls critères de jugement étaient alors le nombre de pots d'échappement et la graduation du compteur de vitesse...

        Les deux roues de cette époque qui m'ont le plus marqué sont d'une part les Gitane Testi Champion et, presqu'à l'opposé, une bien plus grosse dont je crois me rappeler qu'il s'agissait d'une Laverda 750s.



Premières expériences | laurent-roy.com | contact | Top |


        Quelques années plus tard, en 1975, quelle ne fut pas ma surprise en tant que nouvel élève du "Lycée Technique d'Etat Mixte Mars et Roty" à Puteaux (écroulé depuis), d'y découvrir non seulement de nombreuses motos, mais également un Moto-Club du lycée !!! Le surveillant général lui-même roulait si mes souvenirs sont exacts en BMW R90S, un des pions en MZ, et certains de mes camarades de classe sur d'autres modèles allant du Yamaha 125TY ( 2 ) (n'est-ce pas Marc) au Honda 125K5 en passant par un Bicylindres Morini... Sans parler des nombreux cyclos Kreidler, Yamaha ou bien sùr Motobécane...

        La Morini était celle d'un copain de classe. Je ne me souviens plus de comment l'affaire s'était montée, mais bon. Chaque fois que nous allions à la piscine de l'université de Nanterre pour le cours de gym, au lieu d'y aller en car avec les autres, il m'emmenait derrière lui. Un autre me prétait son casque, je prenais mes gants de ski, et vroummm ! C'était parti...

        C'est vraiment là que j'ai connu pour les premières fois le plaisir de rouler en moto et cette sensation sinon de liberté, au moins d'indépendance, même si ce n'était qu'en passager...




L'envie | laurent-roy.com | contact | Top |


        Même si le plaisir de rouler en moto m'était déjà connu, je n'étais pas intéressé par le sujet au point de vouloir posséder la mienne. De plus, même si ça avait été le cas, cela n'aurait pas été financièrement envisageable.

        Ce n'est qu'après être entré dans la vie active que l'envie me vint. On était en 1979, je venais d'avoir 19 ans, et cela se produisit presque accidentellement. La société dans laquelle je venais de me faire embaucher étant fermée au mois d'Aoùt, c'est pour passer le temps dans le train qui me ramenait de vacances que j'achetai par pure curiosité (quoique, va savoir...) deux revues de moto: L'édition "Spécial vacances" de Moto journal, ainsi que le hors série "spécial essais" du moment...

        C'est là, en lisant des essais, le courrier du lecteur, la "carte postale du bout du monde" de Fred, les petites annnces, le Magic Puces... Bref, je ne vais quand même pas vous relire l'intégralité du sommaire, et en lisant les essais des 125 Aspes et autres monstres de l'époque, que je me pris à envisager la chose un peu plus sérieusement...



Le besoin | laurent-roy.com | contact | Top |


        Comme toujours, c'est quand on commence à s'intéresser à un sujet qu'on a l'impression de le voir surgir sous toutes les formes et à chaque coin de rue... Lors de mes interminables (de plus en plus, forcément) trajets quotidiens en bus bondés, je me mis alors alternativement à la lecture assidue de la presse moto, et à l'observation (et à l'écoute) attentive de tout ce qui circulait sur deux roues avec un moteur...

        C'est ainsi qu'au fur et à mesure que l'espace difficilement conquis dans le bus quotidien semblait rétrécir alors que les limites de celui dont les motards (le mot était lâché, désolé Monsieur KrajKa) disposaient semblaient de plus en plus lointaines, que l'envie se transforma en un irrépressible besoin...


L'insciption au permis | laurent-roy.com | contact | Top |


        La décision était prise : Je ferai de la moto. Après avoir annoncé cette (irrévocable) décision à mes parents (et les avoir vu accuser le coup), il me fallut passer aux choses concrètes: Le permis... Il faut savoir qu'à cette époque de ma vie, les seul engins motorisés que j'avais eu entre les mains étaient les cyclos que quelques rares copains et copines avaient eu la gentillesse de me prêter... Mes parents n'ayant jamais possédé de voiture, je n'avais aucune expérience de la route, et n'avais aucune idée de ce que pouvait bien vouloir signifier des panneaux rougre avec une barre blanche, et encore moins des mots comme "embrayage"...

        Dire que je partais de zéro est donc un doux euphémisme, et la tête du moniteur de l'auto-école (que j'avais choisie avec grand soin: la plus proche...) quand il comprit le boulôt à accomplir le confirma. Mais il était dit que rien ne pourrait entammer ma détermination, et je décidai de m'inscrire pour démarrer mon apprentissage.

        N'ayant comme on l'a vu comme expérience de la moto que mes seules (mais saines) lectures de la presse dédiée à ce petit monde, j'en étais arrivé à la conclusion qu'une 125 serait suffisante (spéciale dédicace à Fred Tran-Duc et sa "carte postale du bout du monde" qui relatait ses pérégrinations autour du globe au guidon de petites cylindrées, dont une Yamaha GT 80 si je me souviens bien). Le moniteur de l'auto école, malgré mon obstination, finit par me faire comprendre que même si c'était le cas, quitte à prendre des cours de conduite (pour les 125, seule la licence était nécessaire, qui s'obtenait à l'issue d'une simple épreuve théorique de type code plus questions moto), autant passer le permis toutes cylindrées. En effêt, la différence de prix était minime, le nouveau permis moto se profilait à l'horizon, et j'avais toutes les chances, m'assura-t-il, sinon de vouloir un jour passer à plus gros, au moins d'être amené à conduire la moto d'un des futurs amis que j'avais toutes les chances de me faire dans ma nouvelle vie... Je finis par me fier à son expérience plutôt qu'à la mienne, et m'insrivis donc pour le gros permis.

        Je dois bien sur remercier ce moniteur d'avoir été (encore) plus tétu que moi, et d'être arrivé à me convaincre...



Les cours | laurent-roy.com | contact | Top |


         En ce qui concernait le code, et malgré les recommandations du moniteur, je décidais que les cours n'étaient en aucun cas nécessaires. C'est donc armé d'un "Code Rousseau" que je potassais tous les soirs seul que je m'y préparais.

         Pour la conduite, on a vu que rien n'était joué, et qu'il allait y avoir du boulôt. Je retroussai donc mes manches (et le moniteur les siennes) et commençai par apprendre dans le même temps à quoi pouvaient bien servir toutes ces commandes, où elles étaient situées, et enfin la façon dont on devait s'en servir tout en gardant l'équilibre et en étant concentré sur la route et le trafic... Facile !

         Heureusement pour moi, ces premiers contacts se faisaient sur un parking et non pas dans la circulation. C'est du moins ce qui était prévu !

         En effet, le soir où je devais pour la première fois conduire moi-même la 400 Four Supersport (!) de l'auto-école au parking d'entrainement (jusqu'alors, je faisait le trajet en passager), j'oubliai de vérifier que le robinet d'essence était bien ouvert.
- Comme de bien entendu, je ne tardai pas à caler en route, laissant filer devant le moniteur que je devais suivre...
- Comme de bien entendu, la rue dans laquelle j'avais calé étant en sens interdit, le moniteur ne me voyant plus dans ses rétros dût faire le tour du quartier pour me rejoindre et voir ce qui se passait...
- Comme de bien entendu, le temps qu'il arrive, j'avais trouvé "la panne", et étais reparti en direction du parking...
- Comme de bien entendu, le moniteur ne me trouvant pas, décidait de revenir à l'auto école, pensant que j'y étais retourné...
- Comme de bien entendu, arrivé au parking et ne trouvant pas le moniteur, je décidai de rentrer seul à l'auto école...
C'est seulement sur le chemin du retour que nous nous croisâmes (un bon quart d'heure plus tard), lui sur son Honda CX500 et au bord de l'infarctus, et moi, guère plus stressé que ça, ne réalisant même pas que je roulais sans permis et sans moniteur et qu'en cas de pépin, l'auto-école risquait de très sérieux problèmes. Le moniteur me remit très vite (dès qu'il eut repris son souffle et ses esprits) les pieds sur terre, et ce fût la fin de la leçon du jour...

        Heureusement qu'aujourd'hui pour les apprentis motards, avec les portables, ce type d'incident est désormais plus qu'improbable...



Le permis | laurent-roy.com | contact | Top |


         L'épreuve du code n'en fût pas une, et c'est sans problème et à la grande surprise du moniteur qui aurait préféré me donner quelques cours et m'y entrainer auparavant, que j'y fût reçu.

         C'est au matin du 17 décembre 1979 que je me rendis à l'auto-école, d'où nous (les postulants) devions partir vers le parking où se dérouleraient les épreuves pratiques. Ce jour là, les conditions météorologiques étaient particulièrement mauvaise : de fortes rafales de vent, et beaucoup de pluie. L'ambiance était donc moyenne au moment de partir de l'auto-école, et quand le moniteur qui nous accompagnait demanda un(e) volontaire pour prendre la moto alors qu'il accompagnerait les autres en voiture, il se trouva bizarrement que chacun avait un truc à regarder au bout d'une de ses chaussures... Comme cela commençait à durer, je me portai volontaire, me disant que le trajet Nanterre / Vaucresson me ferait un dernier entraînement, et que de toutes les manières, si je n'étais pas capable de le faire, je n'avais de toutes façons aucune chance d'avoir le permis...

         Arrivés sur place après un parcours sans problème, le temps n'avait pas changé. Le parking sur lequel se déroulaient les épreuves "lentes" était en pente, pourvu de plaques de gravillons, et complètement détrempé, alors que la pluie tombait presque à l'horizontale ! Il y avait tellement de vent que l'inspecteur dùt réquisitionner des élèves pour tenir les piquets délimitant le "virage serré" qui précédait la phase "accélération freinage" finale...

         Ceci dit l'inspecteur en question se montra compréhensif, et nous mit à l'aise (du moins le pensait-il sùrement) en nous demandant de ne prendre aucun risque, et que les conditions météorologiques étant ce qu'elles étaient, il se montrerait indulgent sur les petites erreurs.

         Le "parcours lent" se déroula sans problème, puis mon tour vînt d'attaquer (si l'on peut dire) la partie "conduite sur route". Le haut parleur me crachouillait les ordres de l'inspecteur qui suivait en voiture, et voilà ce que ça donna :
- "En sortant du parking, tournez à droite"
- "Tournez à droite"
- "Tournez à droite"
- "Tournez à droite"
- "Tournez à droite, rentrez sur le parking, garez la moto et attendez que je vous fasse signe pour venir"

         Pour ceux qui ont bien suivi, ça correspond à sortir du parking, et y rentrer par le chemin le plus court... Je me mis donc à paniquer : "J'ai du faire une énorme connerie dès le début, et en plus je m'en suis même pas rendu compte !". Après avoir tripatouillé le sélecteur pour trouver ce satané point mort (dont le voyant témoin était mort depuis longtemps), mis la moto sur la béquille et en être descendu, je scrutai avec inquiétude la voiture dans laquelle le moniteur et l'inspecteur discutaient, attendant impatiemment le signe de ce dernier...

        Quand il finit par baisser son carreau et me fit signe de les rejoindre, ce fut pour me dire : "Bon, je vois bien que vous êtes à l'aise, ce n'est pas la peine de risquer un accident avec cette météo, voilà votre permis, félicitation, et soyez prudent !".


La première moto | laurent-roy.com | contact | Top |


        Au départ, j'étais donc parti pour une 125, et plus précisément une Honda 125 CG (oui-oui, celle des postiers !), pour ses qualités de robustesse vantées unanimement, et aussi pour son prix modique. Il faut vous dire qu'à l'époque, je n'y connaissait rien en mécanique, et que l'idée d'acheter une moto d'occasion m'effrayait : peur de me faire avoir et d'acheter un tréteau qui ne manquerait ensuite pas de me valoir de nombreux soucis, au moins mécaniques, sinon financiers...

        Malheureusement (ou heureusement, on ne le saura jamais) pour moi, Honda avait manifestement à ce moment là retiré ce modèle de son catalogue... C'est ainsi qu'après avoir revu mon budget à la hausse et, tout en restant chez Honda pour la réputation de robustesse de ses machines, je devins l'heureux propriétaire d'une Honda 125 XLS...

        La livraison de la moto se fit dans une petite concession de la N20, non loin de la Porte d'Orléan, en février, bien sur un jour de pluie battante et glaciale. Le mécano (très sympa et patient) me fit une prise en main rapide de la machine, me dit d'aller faire le plein à la station située à 20m de là, et me laissa en tête à tête avec ma nouvelle conquète...

        Après être revenu de la station service au bouclard pour demander quel carburant était le bon (on m'aurait répondu "du diésel bien sur !" je n'aurais pas hésité une seconde!), le plein étant fait, et à peine 500m parcourus, le moteur se mit à mal fonctionner, ne prenant plus ses tours pour finir par caler sans vouloir redémarer ensuite (pour rappel, pas de démarreur, mais un kick). Après un moment d'incompréhension à la limite du désespoir, je me repris, et me repassais en tête toutes les instructions du mécano: "d'abord tu ouvres le robinet d'essence, tu mets le starter (seulement à froid), le contact, un bon coup de kick et ça part du premier coup ! Une fois qu'elle est chaude, tu coupe le starter, et voilà..." "Et voilà". J'avais tout bien fait comme il fallait SAUF couper le starter, pourtant au guidon et donc bien visible, une fois qu'elle était chaude...

        Cette erreur de débutant réparée et après quelques coups de kick, le moteur redémarra enfin, et je pus rejoindre le domicile familial (porte d'Orléans/Nanterre). N'étant pas encore équipé d'une combinaison de pluie, et n'ayant pour me protéger qu'un pantalon et un blouson de K-Way, c'est trempé jusqu'aux os, mais heureux comme un prince que je parvins à destination...

        

Honda 125CG

Voir aussi: Mes motos: Honda 125XLs



Les tout débuts | laurent-roy.com | contact | Top |


        La tour de 16 étages (6 appartements par étage, faites le compte...) de la cité HLM dans laquelle nous habitions disposait d'une (petite) pièce en sous-sol dans laquelle étaient garés les poussettes, vélos, et motos, de ceux qui en demandaient la clef au gardien responsable des bâtiment dont la dite tour faisait partie (Grande cité de banlieue, trop de bâtiments pour un seul gardien, trop pauvre pour un gardien par immeuble). C'est donc là que je rangeais la 125, à côté de deux autres Honda, un 500 Four monté en bracelets, selle speed, commandes reculées et quatre en un Devil "piste", et un quatre pattes (le fameux 750 Four), même type de montage aux différences près qu'il y avait un cadre tubulaire chromé (un Egli, un Spondon ?!), et que quelques centimètres après la jonction du quatre en un, celui-ci s'arrêtait net, contrairement au bruit qui en sortait...

        Ces deux bécanes appartenaient au même gars, à peu près de mon age, qui ne bossait pas, ce qui n'étonnait personne: après-tout, on était à Nanterre, les gens refaisaient leurs chèques deux fois parce-qu'on venait à peine d'abandonner les années '70, et pour se monter des bécannes c'était encore (plus pour très longtemps) l'age d'or de La Bastoche où certaines camionettes cachaient à peine des moteurs desquels les morceaux de cadre scié à la vas vite n'avaient pas été démontés (sùrement pour ne pas perdres les vis...) !

        Je fis donc mes débuts en moto, trajets boulôt la semaine, ballades le week end, tout ça pendant un mois de Janvier glacial, qui me valut ma tout première chute, à l'arrêt, sur une magnifique plaque de verglas sur le bord de la route. J'apprendrais par la suite à me méfier des routes avec des zones ombragées où le givre matinal et la pluie disparaissent plus lentement, de celles trop dégagées où le vent provoque l'apparition du dit givre, voire du verglas, des taches de gazoil aux si jolis reflets mais si glissantes (dont une me valut ma première vraie gamelle), des passages piétons et bouches d'égouts, des ballons qui traversent poursuivis par des bambins, et autres gens pressés qui traversent en courant devant le bus...

        Bref (il en reste trop pour tous les citer), tous ces pièges qui pimentent la vie des motards (Comme avait dit l'innénarrable C.KrajKa: "pas des motard, monsieur, des motocycliste ! Les motards appartiennent aux forces de l'ordre !") et sans lesquels elle ne serait pas ce qu'elle est.

        C'est lors de cet apprentissage que je du apprendre à choisir la carte de la bonne échelle et a la décoder, et que je découvris que les gens de la DDE n'ont pas tous la même appréciation du rayon d'une courbe, ni de la vitesse au delà de la quelle prendre la dite courbe peut devenir source de problèmes. C'est ainsi que si j'avais remarqué (comme beaucoups d'autres) que la pluspart des courbes passent vingt km/h au dessus de la limite indiquée sans problème, ça peut mériter d'être vérifié par un repérage préalable.

        Ainsi, cet escargot (comme une portion de spirale, qui se resserre de plus en plus, donc) d'entrée sur le Bd circulaire (pour ceux qui ne connaissent pas, imaginez le fameux Bd Périphérique de Paris en plus court, avec des entrées et des sorties plus rapprochées, y compris à gauche...) limité à 30 km/h, mais qui méritait sa limitation. Habitué aux limitations démesurées, j'appliquai donc la "règle des +20", d'autant plus que l'entrée avait un rayon large, et que rien ne me laissai penser que ça changeait tout de suite après.

        Mon inexpérience de la route ne me permit pas de comprendre tout de suite pourquoi il fallait pencher de plus en plus, jusqu'à faire frotter le repose-pieds gauche (à moins que ce ne soit la béquille, je n'ai jamais pensé à regarder). Heureusement que le fait d'être à l'intérieur me permit de couper un peu (ou de freiner, ou les deux, j'avoue que ça fait longtemps) et d'élargir un peu... Je ne sais toujours pas comment je ne suis pas tombé ce jour là ! Je me souviens juste que ça avait frotté et pas mal secoué, peut-être un petit décrochage de la roue arrière et un réflexe (très) chanceux ?

        Ce fut en tout cas ma première vraie grosse "chaleur", mais pas la dernière, bien sur...

Ci-dessous, la cité HLM, et l'endroit (piégeux) de la frayeur...


Carole | laurent-roy.com | contact | Top |


        Après être allé à l'inauguration du circuit Carole en transports en communs (faute de permis et donc de moto), j'y retournais assez régulièrement en 125 pour voir de "vrais" (pas tous en fait) pilotes sur de "vraies" (pas toutes non plus) motos de course s'arsouiller sur le premier "vrai" (pour le coup, vraiement !) circuit de la région Parisienne depuis l'autodrôme de Monthléry, qui accusait déjà son age (création en 1924)...

        C'est la que je découvrirai comme beaucoup d'autres une toute nouvelle discipline pour nous autres Français: Le supermotard. C'est en effet "à Carole" qu'aura lieu la première manifestation de ce type en France.

        Carole, c'était aussi un peu le lieu de rendez-vous des motards de tous poils de la petite et de la grande couronne, le coin où on se voit et ou on se fait voir, où on découvre des bitzas improbables comme des motos (très) soigneusement modifiées. On est là entre potes, et personne ne vient emmerder tout ce petit monde. Enfin jusqu'au soir où, comme par hasard, des représentants des forces de l'ordre sont là pour jeter un oeil sur qui sort avec quoi... Je parle de moto, là ! suivez un peu !!!

        Voilà quelques photos prises par votre serviteur à cette époque (désolé pour la qualité de certaines images):


1980, aux débuts du circuit Carole.


Un bitza avec un moteur qui ressemble furieusement à un moteur d'OMZ

Un 4 cylindres, précédé je crois par un Maico 250MC (N°64) malgré son pantalon Suzuk'... A bien y regarder, il semblerait que les normes de sécurité aient évolué depuis lors...

Tout un tas de bitzas et de pilotes (ben si, ils sont sur un circuit !) de toutes sortes avaient roulé... Le 26 par exemple, qui a gardé plaque d'immat' et phare, était surement venu (et reparti, sauf en cas de volume) par la route, alors que les tétines de la 19 devaient bien connaitre la flotte, mains moins le bitume...
A noter qu'à part pour les crosseux et les enduristes, le pied sorti n'était souvent là que pour décorer/rassurer, et n'empéchait pas les gauffres...

Puisqu'on vous dit que c'étaient les débuts de Carole : voir le public assis ou appuyé contre le mur, coté circuit...

Puisqu'on vous dit que c'étaient les débuts de Carole : Que les plus jeunes fassent le jeux des 7 erreurs avec les infrastructures actuelles !...

Tous (presque) prêts au départ... Mais non c'est pas un terrain vague, c'est un nouveau circuit !

Le départ, plus ou moins maitrisé. Y-a une partie terre, normal qu'il y ait des poireaux !!

La bourre !


Lors d'autres manifestations de la même époque, au même endroit.. (dates iconnues, désolé)


C'est sur ! Un Suz' GS quelque chose (GS 750 G?) et une Z650 montée avec un turbo, y-avait de quoi s'arrêter, pousser un sifflement et discuter un coup ! Coupes de cheveux, blouson en simili-skaï sur les épaules, bottes ou "Stan Smith" aux pieds, pas de doute ni sur l'époque, ni sur le lieu... Pour ceux qui ont un doute, les immatriculations de l'époque étaient bavardes... ;-)
Et ne croyez pas que je me moque, j'étais "environ pareil" comme disait un pote...

Et hop, un p'tit Honda 900 qui va bien. On vire, on allège, on aménage... Plus de phare, de garde-boue Ar, de caches latéraux, jusqu'aux repose-pieds passager (et encore, là, la platine n'est pas sciée...), un 4 en 1, on creuse la selle pour bien se caler les fesses, le réservoir pour les genoux (à moins que ça ne soit un hommage à Ste Gamelle ?), même les carbus sont à poil (pas de cornets en vue, trop cher)... Et roule petit !
Pendant ce temps là, derrière, ça mécanique et ça cause trajectoire...

Pour ceux qui connaissent, c'est le dernier virage, qui ramène à la ligne de départ ou aux stands, comme on veux...
Personnellement, je ne m'en souviens pas, et je n'ai aucune idée de ce que sont ces brélons, sinon qu'on dirait bien que le N°80 est un 4 pattes (seul indice, le gars a un cuir estampillé "Gauloises", mais vu que tout se prétait pas mal, cuir comme bécane...), et le N°52 un 2 temps (bicylindre 250 pour la largeur ? ça me semble petit pour un 4LO)...
Les paris sont ouverts ! ;-)

Le même virage que la photo précédente... Devant, ça ressemble comme deux gouttes d'eau à un Suzuki GS1000S, et le gars semble rouler avec des bottes de cross !?...
Pour le N°43, impossible de voir quoi que ce soit, à part peut être un peu de fumée qui pourrait laisser penser à un 2 temps (ou à un joint de culasse un peu fâché...) ? Depuis, la loi Evin est passée, et plus de fumée sur les circuits !
Désolé pour la mauvaise qualité... :-(

Joli regroupement de furieux ! (désolé pour la qualité !)

Bien équipée la demoiselle: La combine Kawa (madame avait peut-être fait les coupes ?), LE casque GPA SJ avec la queue de cheval attachée derrière; on dirait bien un Kawa 400KH (un petit Pisse-feu qui allait bien) ou carrément un H2 ? Monté en Pôts de détente, coque poly à l'arrière et amortisseur de direction à l'avant (faut aussi dire que là dessus, et avec l'attaque de la demoiselle, en sortie de courbe, c'était pas idiot !).
Moi, celle là (la photo, pas la fille, suivez !...) elle me fait rêver: On se croirait pas à la sortie du Corkscrew à Laguna Seca là ?? ;-))


Les manifs | laurent-roy.com | contact | Top |


        Le gouvernement de Valéry Giscard D'Estaing (alors président de la république) s'était à l'époque intéressé au sort des motards. Il avait mis en place un "nouveau" permis, divisé en trois catégories: A1 jusqu'à 80cm3*, A2 jusqu'à 400cm3, et enfin A3 sans limitte de cylindrée...

        Il est interressant de connaire, derrière l'argument sécuritaire, la réelle motivationde ces découpes, et du choix ds cylindrées. 80 cm3 parce que La division "2 roues" de Peugeot était à l'agonie, mais avait des 60cm3 dans les tiroirs (pourquoi pas 125, on ne le saura jamais, "vive la France" ! De plus, cela permit à cet industriel de répondre (avec succès) à un appel d'offre de l'armée de terre, faute bien sur de concurents, les japonais étant rapides, mais quand même... 400, parce que cette limitation existait alors déjà au Japon, et qu'il existait un espoir (stupide) que les "4 Japonais" se contentent du crnéneau 400 et laisse le créneau 80 aux Français... Bien évidemment, les affaires étant les affaires, on connait la suite...

        Mais ce gouvernement, déjà soucieux de la sécurité de ses motards, était également épris d'égalité fiscale, et décidait donc d'introduire une vignette pour les motos...

        La coupe commençait à être bien pleine, et je crois me souvenir que ce fut l'annonce d'une augmentation du prix des assurances qui mit le fau aux poudres !

        Bref, des manifs un peu partout en France dès 1979, et une immense organisée début 1980 à Paris... Pourquoi y faire allusion ici ? Parcequ'un des membres des "Kiwis", un moto-club de Nanterre, me contacta pour y participer avec eux, dans le service d'ordre qui clôturait la manifestation; devant une seconde rangée de motards, CRS ceux là, clôturant la manif de façon officielle pour la préfecture... Je dois avouer que je n'étais pas familier des manifs, mais que celle-ci (autorisée) se déroula dans un réel calme (hormis le bruit bien sur), et sans incidents...

        La foule de motos étant impressionnante (désolé, pas de chiffres: ils sont tous faux !) l'impact fut à la hauteur de l'attente des organisateurs, dont certains seront à l'origine de la création de la FFMC et de la mutuelle des motards, puis de Moto Mag... Ceux-ci décidant donc de remettre le couvet, mais se vurent (évidemment) refuser l'autorisation préfectorale. La manif eu quand même (d'autant plus ?) lieu, départ de la Concorde, encadrée de CRS. je me souviendrai toute ma vie de ce jeune CRS (pourtant équipé d'un manche de pioche !!!) glissant à son collègue (Un moustachu placide dont on devinait qu'il avait de le bouteille Euuuhhh... De la canette ! ): "Je te préviens que s'ils chargent, je me planque sous le camion !!!" !

        Bref, passage aux 4000 à la Courneuve (histoire d'écrémer nos accompagnateurs trop collants), périf bloqué dans les deux sens, escargot sor l'autoroute A1 et rmontée à contre sens, et arrivée au Bourget, où se tenait la convention des "Jeunes Giscardiens"... Je ne me souviens que d'un incident causé par un automobiliste irrascible qui avait tenté de passer en force au milieu des motards... Peu-être ne voulait-il pas être en retard a la convention ?...

        C'est entre autre grâce à ces manifs que François Mitterrand se rendit compte du potentiel de voix que recellait le monde motart, et qu'i leur promis de supprimer cette vignette s'il était élu, ce qu'il fit... La vignette vécut donc, très peu de temps: R.IP. Mais suffisemment pour que certains l'achêtent, et que d'autres organisent la résistance, entre autre à grand coups d'autocollants ayant pour but de vaire passer une moto d'une cylindrée pour une autre, histoire de semer la confuion dans l'esprit des représentants des forces de l'ordre, qui lisaient "400" là où ronronnait un "750"...

Photo de manif de 1980, illustration de lecteur parue dans Moto-Journal N°459 le 1980/05/08, et publicité Honda de Mai 1980 permettant de s'y retrouver dans les six catégories de deux roues à moteur de l'époque


(Je ne suis pas l'auteur de ces images)



Le premier viron | laurent-roy.com | contact | Top |


        Alors que j'habitais toujours à Nanterre et que mes parents étaient du côté de Lyon, je décidai de les rejoindre avec la 125 pour le week-end du 1er Mai. N'ayant jamais voyagé autrement qu'en train, je n'avais aucune expérience de la route, y compris en tant que passager ! J'achetai donc deux cartes (une des autoroutes et une de la région Lyonnaise) la veille du départ, juste après avoir eu cette idée.

        L'idée en question, vraiement réfléchie comme on l'a vu, consistait à prendre l'autoroute avec ma 125XLS, meilleure solution pensais-je pour ne pas me perdre en route, et perdre le moins de temps possible ! N'ayant jamais parcouru jusqu'à cet instant plus de 60 ou 80 km dans la même ballade, j'étais au moins conscient d'une chose: je ne savais pas évaluer le temps que je pourrais mettre à parcourir les 450 km qui me séparaient de ma destiation. Aucune notion de fatigue, d'équipement, ni de vérifications d'usage à faire sur la moto avant un tel départ ne venaient par contre m'effleurer...

        Après avoir fait une "reco" (mot qui ne faisait pas encore partie de mon vocabulaire de motard inexpérimenté) minutieuse sur les cartes, diné, et préparé mes affaires, c'est dans un état de surexcitation que je me couchais. Que quelqu'un(e) ose me dire que ça n'a pas été son cas la veille DU premier grand viron de sa vie de moterd(e) !

        Evidemment, dans un tel état, je me réveillai tous les quarts d'heure, si bien que n'y pouvant plus, je me levai vers 3h00, et décidai d'avancer mon départ, initialement prévu vers 8h00. C'est ainsi que je partis à l'aventure, royalement équipé de mon blouson en jean's, fin Avril, à 4h00 du mat'. Bien évidemment, il faisait un peu frais... Je dus me résoudre à m'arrêter au tout début de l'autoroute pour mettre ma combinaison de pluie (en vrai plastique), comptant sur l'effet "cocotte minute" de celle-ci pour me réchauffer. puis, n'y tenant plus, une seconde fois à l'immense (pour l'époque) aire de repos faisant un pont au dessus de l'autoroute, et tenue à l'époque par le très réputé Jacques Borel, pour prendre deux ou trois chocolats chauds d'affilée...

        Ma pauvre 125XLS n'étant pas franchement taillée pour l'autoroute, je me faisais doubler par tout ce qui avait des roues et un moteur et ne roulait pas en sens inverse ! Y compris les camions qui, s'ils provoquaient un appel d'air latéral, me donnaient aussi un petit coup de pouce en fin de dépassement en m'aspirant derrière eux. C'est ainsi que je décidais d'essayer d'attraper l'aspi du prochain camion qui me dépasserait avec une faible différence de vitesse... Ainsi fut fait, et c'est comme ça qu'à 3 mètres derrière un premier camion, j'augmentait ma vitesse sans me coucher sur le réservoir avec la main gauche tenant le bras de fourche entre les deux tés (ben quoi , On a bien le droit de copier les grands !). Les routiers, qui n'ont pas les yeux dans leur poche, et sont souvent motards eux-mêmes, repéraient invariablement mon manège, et me prévenaient d'un coup de clignotant à droite ou d'un appel de feu stop quand ils allaient "vraiment" freiner. Tout ça avec le compte tout en buttée, mais à seulement un tiers des gaz. Quand on vous dit que ces monos sont in-cre-va-bles, on n'exagère pas...

        Je découvris ce qu'étaient les appels de phares en croisant un collègue. C'est à dire puissants: on était à l'époque des phares jaunes (les "blancs" étaient sévèrement réprimés), et des bidouilles infâmes de faisceaux pour ajouter qui des longue portée, qui des anti brouillard, qui les deux ! Autant dire qu'on ne loupait pas l'appel de phare du copain, sauf des types en BMW, pour les lesquels un "V" ou un appel semblaient être trop vulgaires, et sauf le mien (un code/phare) puisqu'avec sa petite batterie 6 volts, ma 125 avait bien du mal dans cet exercice... Je baptiserai plus tard les appels de phare hivernauxx du nom de "seul chauffage du motard en hiver"

        Je découvris également la discussion entre potes avec des gens qu'on n'avait jamais vu 2 minutes plus tôt mais qui, étant aussi des motards, sont des potes, point. C'est à l'occasion d'une de ces rencontres que je me rendis compte que je suscittais une certaine admiration de par le courage que je manifestais en "m'envoyant un Paris/Lyon par l'autoroute en 125 trail"... Si cette admiration me flatta dans un premier temps, elle me fit un peu peur quand je compris que du courage, il m'en faudrait effectivement pas mal pour voir le bout de ce trajet, et le retour ensuite...

        En définitive, cet exercice s'avéra plus fatigant que risqué, et j'arrivai à bon port sans ennui, aussi bien à l'aller qu'au retour. Les ennuis commencèrent peu après le retour, quand j'amenai la moto à la révision. Ou plustôt au moment de la récupérer. Au beau milieu de la foule qui encombrais le petit bouclard où je l'avais achetée, le patron, voyant ma fiche, me dit que ma moto était prète dehors, mais que je devais attendre la mécamo à coté d'elle. Quelques sourires narquois des habitués (ils tutoyaient le patron) me fire craindre le pire quand je ressortai. Le mécano sortit me rejoindre à toute vitesse, la casquette vissée sur la tête, et commença à me passer un savon de première au sujet de ma négligeance sur l'entretien de ma machine ! Devant mon air vraissemblablement incrédule/crétin/ébahi, il dut comprendre qu'il me parlait une langue que je ne connaissais pas, puis se radoucit. Comprenant qu'il avait à faire à un complet débutant n'y connaissant rien, et n'étant en plus pas entouré de personnes connaissant, il passa du savon à la leçon de morale, puis à la leçon tout court... Je ne l'en remercierai jamais assez !

Ci dessous: Les cartes de l'aventure, les combinaisons "tout plastique", et moi sur la 125 après l'arrivée à destination. On notera l'équipement "GT" de la moto et du pilote !



Le vol, nouvelle moto | laurent-roy.com | contact | Top |


        Un matin où je partai au boulôt, je ne vois pas ma moto dans la pièce dans laquelle je la garais. Assez incrédule, un coup d'oeil circulaire me fait vite remarquer mon antivol, coupé, dans un coin de la pièce, et vient confirmer la mauvaise nouvele: C'en est fini pour moi de ma première moto ! Ce que je ressents alors est un sentiment mélé de tristesse et de colère: Il y avais trois motos garées ici, et entre la mienne, un 500 et un 750 Four préparés, c'est la mienne (neuve il est vrai) que l'on vole !

        Police, Assurance, attente du délai légal, et remboursement par l'assurance de la moto, avec une perte assez faible. La question se pose: Je suis assez dégouté, et hésite à me racheter une moto neuve. Discutant avec le propiétaire des deux autres motos de l'immeuble, celui-ci me propose de lui racheter le 500 avec lequel je ne risque a priori pas d'être ennuyé , celui-ci étant "connu" dans tout Nanterre... Je suis tenté, mais l'aspect "coursifié" ne me plait pas trop. Qu'à cela ne tienne, le vendeur le remettra en version d'origine, hormis la selle "speed" que je souhaite conserver... C'est comme ça que je me retrouve propriétaire du 500 le plus puissant du coin, moi qui n'ai que quelques centaines de bornes d'expérience au guidon.

        Mon inexpérience, augmentée de mon manque de réflexion, me vaudront d'ailleurs une belle chaleur dès le premier jour où je prendrai ma nouvelle bécane pour aller bosser: J'avais en effêt pris des repères d'accélération et de freinage sur le trajet du boulôt. Comme un abruti, je n'avais même pas réalisé que ces repères seraient obsolètes avec le 500, et à la première longue accélération, je réalisais soudain que j'étais beaucoup plus vite que la normale, et que le feu suivant était en train de m'agresser sauvagement alors qu'il me restait (selon mes repères bien sur) encore deux rapports à monter !

        Pause après le feu le temps de me remettre, reset de la banque de données de repères, et on y retourne, en tâchant cette fois ci de doser...

        Plus tard, je penserai maitriser la bête, et tirerai des bourres mémorables avec, contre à peu près tout ce qui se présentera à un feu rouge, entre autre avec un type en 500 Ducati Pantah que je retrouvai quasiment tous les soirs en rentrant du boulot. Je dois avouer que je ne dois ma survie à ce genre d'exercice qu'à ma bonne étoile, le slalom sur le Bd circulaire aux heures de pointes n'ayant jamais été réputé être bon pour la santé !

        Cette bécane sera mon daily driver (A/R boulot Nanterre/Cergy pendant l'hiver 1980/1981 entre autre) pendant pratiquement un an, jusqu'à ce que je quitte la région parisienne pour Voiron (38) début 1981.


Moi sur le 500 Four, dans le Lyonnais

Voir aussi ma page sur le Honda CB500 Four K1 - 1973


Les dragsters au Mans | laurent-roy.com | contact | Top |


        Les 5 et 6 Septembre est organisée la première démonstration (ce n'est pas encore une course) de Dragsters sur piste en France. Il me semble qu'une démonstration avait déjà eu lieu auparavant lors d'un salon, mais avec un seul drag, et pas sur une piste. Cette démonstration là aura lieu au Mans, dans la ligne droite des stands du Bugatti, sur 200m, et les pilotes auront la montée vers le Dunlop pour se freiner. Fort heureusement, le circuit n'avait pas encore été modifié, et la montée n'était pas cassée par cette horrible chicane qu'on y voit maintenant...

        J'avais fait connaissance par le biais du "Magic Puces" de Moto Journal ( 1 - 2 ) d'une fille de mon age qui avait fait l'Espagne et le Maroc au guidon d'une 125 XLS comme la mienne, et qui habitait au Mans. Je décidais d'aller voir ces drôles de machines, et par la même occasion, de la rencontrer (Sabine, si par le plus grand des hasards tu te reconnais...), puisqu'elle et ses amis allaient également voir cette manifestation. Départ sous une pluie battante, problème d'étanchéïté aux bougies, et bien sur, la moto qui ratatouille, hoquette, puis s'arrête en panne... Toujours aussi au point à l'époque sur les problèmes mécaniques et électriques, je pousse la moto hors du périph, et vais boire un café le temps de trouver une idée pour me dépatouiller de ce merdier. On me dira que ce n'est pas comme ça qu'on répare une moto, et bien si ! Le temps du crême/croissants, la pluie ayant cessé, l'eau s'était évaporée du moteur (chaud), et quand je tentai par pur acquis de conscience un coup de démarreur, le moteur repartit du premier coup ! La chance de l'éternel débutant surement...

        Arrivé au Mans, une foule énorme (de mémoire 50.000 personnes pour la seule ligne droite), et une émotion du même gabarit. Si j'étais allé plusieurs fois à Carole, Je ne m'étais encore rendu dans aucune manifestation de cette ampleur, et la vue de toutes ces motos, et de tout ce monde me remplissait d'allégresse. L'évennement fut à la hauteur de ce que promettait l'affiche (si vous en avez une, contactez moi, merci), et la prestation du Finlandais Arto Niqvist en laissa plus d'un assommés, et donna naissance à de nombreuses vocations !!!...

On notera les "légères" différences entre le circuit actuel et d'alors, au niveau des infrastructures et de la sécurité ! (et également le logo "TF1" d'époque...)


Le Dakar 1981 | laurent-roy.com | contact | Top |


        1981 marque pour le Dakar le début des années "délire" qui verront arriver les stars (qui n'ont souvent rien à faire là), mais surtout les usines qui voient là l'occasion de communiquer sur leurs technologies de pointe. Les véhicules seront exposés fin décembre 1980 au Trocadéro à Paris pendant quelques jours avant le départ. J'y allai faire un tour histoire, comme pour beaucoup, de venir renifler un peu du parfum de ce rallye qui fait tant rêver, et qui reste encore accessible aux amateurs, même si il est déjà cher.


        Voici quelques images que j'en avais rapportées:


Au tout premier plan, un morceau du side N°111: Wellm/Oettl sur EML YAMAHA XS 650 (Abandon); et le side N°114: Pasini/Leonardi sur SPP YAMAHA 1100 (Abandon)

La DUCATI 500 SL N°29 de Baldet (Abandon)

Les Yamaha 500 XT N°72 à 74 et N°76 à 78 de Moeri, Weibel, Engeler, Munger, Lincke et Cornaz (tous abandon, sauf Moeri 20e et Lincke 28e)

Le CHEVROLET 3A de Zunino/Voirin (Abandon)

Une Peugeot 504 break "Presse" qui a fait ses preuves sur les trottoirs du Trocadéro (malgré les gouttes sous le pont)... ;-)
Préparé par Dangel ?

Side N°110: H.Roth/G.Haug sur EML SUZUKI GS 500 E (abandon)

Le side N°114: Pasini/Leonardi sur SPP YAMAHA 1100 (Abandon). On aurait bien vu des trou-trous dans la platine d'étrier, mais vu le poids de l'attelage... Par contre, le support d'amorto du bras oscillant de la fourche Earles qui s'arrête net à gauche au lieu de continuer le long du tube pour le renforcer le cintrage, j'ai toujours pô compris ?

Le side N°114: Pasini/Leonardi sur SPP YAMAHA 1100 (Abandon) Y-a peut-être moyen de plaindre un peu le singe, rapport au (gros) filtre à air qui bouffe pas mal de place dans le side...

Le side EML sur base XS650 N°113 de Tabarin/Quiblier (abandon).
Je ne connais pas cette moto, mais la triangulation du bras oscillant donne l'impression qu'elle est montée en "semi-cantilever": Cantilever pour le ressort (ou le combiné ressort/amorto principal), et amorto latéral "traditionnel (complémentaire ?)...

Une partie des camions...

De belles enfilades de bécanes que leurs proprios ont hâte de kicker !

Au premier plan, la Honda XL500S de Degletagne (abandon). On remarquera les trous à l'arrière du garde-boue avant (j'me comprends...) vraisemblablement destinés à faciliter le refroidissement du mono... Ainsi que sur la moto un peu plus loin le réservoir "outre" dont on peut se demander comment il a pu passer le contrôle thnique ? Peut-être vite ?
Le Dakar faisait bien plus rêver à l'époque ! Certains l'ont-ils fait plus tard ?

Deux Honda XLS superbement préparées ! Phare au guidon, poignées à tirage rapide, manchons (asymétriques) pour l'un, réservoirs additionnels, jerrycans, ouvertures dans le garde-boue Av protégées par des grilles, tirants de renfort du porte bagage contournanant les amortos, et jusqu'aux peintures à l'aérographe sur les réservoir...


Changement de monture... | laurent-roy.com | contact | Top |


        Au printemps 1981, mon patron cherche un volontaire pour descendre renforcer son agence de Voiron. Je suis son homme, débarque là bas en train avec mon sac à dos, suis hébergé quelques temps, puis trouve à m'installer. Il est alors temps de penser à rouler à nouveau, d'autant que le coin s'y prête !

        Après avoir subi plusieurs pannes (faisceau, embrayage...) avec le 500 Four, je préfére ne pas prendre le risque de descendre avec, et d'être ensuite ennuyé sur place. Je suis décidé à me racheter un 125XLS, que j'avais bien apprécié, mais le concessionnaire du coin me convainc de passer au 2 temps, et me voilà au guidon d'un 125 DTMX rutilant, puisque neuf, ayant été échaudé par ma première expérience de la moto d'occasion (règle N°°1: s'y connaitre un minimum, ou être accompagné par quelqu'un s'y connaissant !).

        Ce petit trail est un véritable vélo, surtout venant du 500 Four. Un ami s'en étant également acheté un, mais d'occasion, nous les modifierons ensemble en réhaussant les tés sur la fourche, et en montant une entretoise de cantilever, pour remonter la hauteur de selle, et la garde au sol. Bien évidemment, si je sais aujourd'hui que ces modifications ont un impact sur la géométrie de la moto (chasse, travail du combiné arrière...), nous n'en n'avions aucune conscience à l'époque !!!

        C'est au guidon de ce petit 2 temps que je m'initierai au tout-terrain, ou plustôt au tout-chemin parfois un peu trialisant. Comme par exemple pour monter jusqu'à Notre Dame de la Vouise... Un assaut bien évidemment pacifique, durant lequel les deux 125 et leurs "pilotes" souffraient bien davantage que le terrain ou les oreilles des promeneurs amusés...
        Cette pratique n'était pas interdite à l'époque, ce qui a vraissemblablement du changer depuis, grace à quelques crétins laboureurs de chemins au guidon de machines toujours plus bruyantes d'un coté, et à quelques randonneurs intégristes et obtus de l'autre !

        La route sera également un terrain de jeu, malgré l'inconvénient du deux temps obligeant à emporter un bidon d'huile pour les trajets vraiment importants; malgré également les deux freins à tambour qui, en montagne, avaient vite fait de vous rappeler la définition du "fadding" dans les descentes de col, entrainant des tout-droit monstrueux, causes de frayeurs mémorables...


Ballade en vallée d'Azergue, avec ma mère, en forêt, et faisant des sausts de puce...

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Voir aussi ma page sur le Yamaha 125DTMX 1981



L'accident | laurent-roy.com | contact | Top |


        Le 9 Août 1981, je traversai Lyon pour retourner sur Voiron avec mon 125 DTMX. Un peu trop détendu (et fatigué) par un week-end bien rempli avec les copains et copines, mon attention et ma concentration n'étaient pas ce qu'elles auraient du être...

        C'est ainsi qu'à un carrefour (en travaux non signalés, feux en panne camouflés par des arbres non élagués), moi sur une 3 voies, je vis débarquer une Renault 5 d'une petite rue sur la droite, voulant tourner à gauche... Jusque là, rien d'anormal; j'étais encore loin du carrefour, et il avait largement le temps d'en sortir avant que j'y arrive, d'autant que la circulation en sens inverse était nulle... Je conservai donc mon allure de croisière (gaz à fond), toujours aussi détendu; jusqu'au moment où je me rendis compte qu'au lieu de sortir du carrefour comme la circulation le lui permettait, la R5 restait stoïquement plantée pile sur ma trajectoire...

        Bien évidemment, le temps nécessaire pour passer du mode "semi-somnolent" au mode "éveil-réactif" ne fut pas suffisant pour permettre la moindre manoeuvre, ni de freinage efficace, ni d'évitement...

        Je ne me souviens que d'avoir coupé les gaz une fraction de seconde, puis de les avoir remis à fond, tout en pensant d'une façon complètement résignée "Ce coup ci, j'y suis...". Bien sur, ce fut ensuite le choc au niveau du montant de portière de la R5 (3 portes), puis le vol plané par dessus celle-ci durant lequel je me souviens d'avoir pensé "Jusque là, ça ne fait pas trop mal...", et enfin l'aterrissage plus dans le style "albatros" que "réception Bouglione"...

        S'ensuivit bien sur l'attroupement traditionellement composé de 99,9% de badauds inutiles, et de 0.1% de personne voulant se rendre utile mais ne sachant comment... C'est ainsi que je dùs donner moi-même les instruction pour que soient regroupées mes affaires éparpillées un peu partout (dont un gant expulsé sous la force du choc...) et que l'on ne déplace pas la voiture ni la moto pour que la police puisse faire ses mesures !

        L'arrivée des pompiers et de la police ne fit qu'augmenter le brouaha, chacun voulant faire valoir sa version, du "Il a atterri sur la tête !" au "C'est le dos qui est touché !" en passant par toutes les versions possibles et immaginables... Les pompiers se contentèrent de me demander où j'avais mal, et si je pouvais marcher jusqu'à leur estafette. Ce n'est qu'une fois remis debout par les même pompiers que je me rendis compte que je n'avais pas mal qu'au genou gauche, mais aussi au pieds et au poignet droits.

        Le trajet jusqu'à l'hôpital dans le véhicule des pompiers se fit pour moi debout, le pauvre automobiliste chéri à sa môman (qui l'accompagnait) ne se sentant pas très bien avec son cocard à l'oeil gauche comme unique séquelle, et ayant (avec sa môman) réquisitionné d'emblée les deux uniques places assises...

        Arrivé à l'hôpital, et malgré mon insistance, personne ne décela la fracture à la rotule gauche. Par contre, les quatres du pieds droit et celle du poignet furent bien mises en évidence. Mais j'eu un mal fou à faire admettre qu'il était inutule de découper mes bottes pour les enlever, et qu'un bon gros stapping au poignet serait suffisant en lieu et place d'un plâtre ! Vous avez déjà essayé de béquiller avec un plâtre au poignet !?

        Le grand (qui me dépassait largement d'une demi-tête) black jovial qui écoutait du Peter Tosh à fond sur son Ghetto Blaster dans la salle des plâtres se montra étonné de me voir de bonne humeur, bien qu'un peu fracassé quand même. Quand je lui dit que ça aurait facilement pu être pire (ce qui n'était que la vérité: je m'en sortai particulièrement bien), il me tapa la main (gauche) en me gratifiant d'un "Alors toi t'es cool mec !"... Et le plâtrage se fit dans la meilleure ambiance que j'aie jamais connue dans ces circonstances, généralement plus austères...


Récupératrion après l'accident... (la rotule gauche est fracturée, mais je ne l'apprendrais que 15 ans plus tard...), et une Renault 5...

125dtmx Renault 5


La reprise | laurent-roy.com | contact | Top |

        Après l'accident (et le malus qui allait avec), l'armée et une petite pause de quelques années, le virus refit son apparition, et je décidai de reprendre la moto. Les finances n'étant pas à cette époque ce qu'elles auraient pu/du être, je décidai de repartir avec une 125, le temps de me refaire un petit bonus avant de repasser à plus gros.

        C'est ainsi tout naturellement que je me retournai vers mon premier amour de jeunesse dont je n'avais malheureusement pas pu profiter en son temps, la Honda XL125S, remplacée entre temps au catalogue Honda. Je pris donc possession d'une XL125R noire et flambant neuve le 24 décembre 1986, et ce fut l'un des plus beaux cadeaux de noël que j'aie jamais eus.

        J'y adjoignis des protège mains "universels" qu'il me fallu modifier pour les rendre adaptables, une sacoche de réservoir et son tapis (que l'on distingue sur les photos). Cette sacoche de réservoir me causa une belle frayeur un jour où elle avait pincé la durit de mise à l'air du bouchon de réservoir, produisant ainsi les symptômes de la panne sêche (moteur qui hoquète, perte de régime...), alors que je me lançais à fond sur une bretelle d'accès à l'autoroute entre deux files de voitures... Je fis aussi des "louvers" dans la partie arrière du garder-boue avant pour faciliter le refroidissement du moteur, sujet au vapor lock après les longs trajets à fond, soit tous les jours... Habitant à l'époque dans un immeuble dont il me fallait traverser le hall pour garer la moto dans la cour intérieure, je dus également raccourcir le guidon de 2cm de chaque coté pour pouvoir passer les portes sans trop d'encombre; je m'aperçus rapidement que pour remonter les files de voitures, ce n'étais pas plus mal non plus...

        Cette petite moto se révéla fidèle à la réputation de son mono: increvable et indestructible, même en lui infligeant plus de 700km d'autoroute à fond dans la journée !!! Ce n'est d'ailleurs pas sans un petit pincement au coeur que je la vis partir le jour de sa vente, rutilante, ses 27000km fièrement affichés au compteur; avec au guidon une motarde débutante qu'il m'avais fallu convaincre que le démarrage au kick n'était qu'une formalité (ce qui n'était que la vérité) après que celle-ci m'aie demandé où se trouvais le bouton du démarreur (authentique !!!).



Voir aussi ma page sur le Honda 125XLR 1986


Occasion, deuxième ! | laurent-roy.com | contact | Top |

        Bien qu'ayant été refroidi quelques années plus tôt par une occasion malsaine (le 500 Four), je ne pus résister aux sirènes du quattre cylindres quand un collègue de boulôt me proposa un Honda 550K3 de 1977 (nous sommes alors en 1989), entièrement refait de ses propres mains. Il ne s'agit pas de sa première restauration, et la moto ayant été refaitee à partir de plusieurs motos, un stock de pièces détachées est fourni. De plus, j'ai depuis mes débuts pas mal mécaniqué, même si c'est principalement sur des voitures (un segment reste un segment, un culbu aussi...), et je me sens à même d'intervenir en cas de pépin.

        Me voici donc au guidon d'un 550 rutilant, peinture époxy bleu gitane passée au four, plaque minéralogique peinte à la main par un peintre en lettres (s'il vous plait !), et pôt Devil clamant haut et fort la puissance retrouvée du moteur...

        Mais pas longtemps...

        Moins de deux mois après l'avoir achetée, elle va en effet me lâcher très durement en passant une bielle à travers le carter ! C'est sur l'autoroute, alors que je roule tranquilement à une allure déraisonnable aux yeux de ceux qui nous gouvernent, qu'une vibration dans toute la moto apparait soudainement, puis s'amplifie très rapidement. J'ai à peine le temps de couper les gaz, qu'un énorme choc dans toute la moto, assorti d'un bruit impressionnant, me fait comprendre que c'est grave. Tout de suite après, je sens que la roue arrière ne tourne plus, mais qu'elle est bloquée. La moto continue sur sa lancée, la roue avant tournant, l'arrière glissant, et la moto se mettant tout doucement en crabe... Ce que je ne sais pas alors, c'est qu'une bielle a traversé le carter, que le moteur a bien sur perdu toute son huile, imbibant le pneu de la roue arrière, et promettant par là même une glissade plus longue que ce que je n'espère, puisque je pense à ce moment là que le pneu finira par freiner la moto et l'arrêter. Voyant que la moto ne ralentit pas, et que l'angle de la marche en crabe ne fait que s'accroitre, j'ai peur d'arriver en butée de guidon (la roue avant devant rester droite, je compense en braquant au fùr et à mesure). J'attrape donc l'embrayage pour tenter de libérer la roue, ce qui se produit, provoquant une reprise d'adhérence immédiate de la roue arrière, un coup de raquette monumental, et une partie de rodéo dont je ne sais toujours pas comment je me suis sorti...

        Tout ça n'a pris en tout que quelques secondes, et il faut croire que tout ce qu'on raconte sur les propriétés de l'adrénaline est vrai, pour que je m'en sois sorti sans gamelle, et que je me souvienne de tout ça avec autant de précision...

        Le reste est une histoire classique de motard en panne, assisté par d'autres motards, l'un donnant une sangle, l'autre me remorquant jusque chez moi...

        Lors du démontage de l'épave, je constaterai qu'un des deux écrou du chapeau de la bielle fautive s'était désserré, entrainant avec les vibrations la suite de la catastrophe. Les carters, carrément déchirés au niveau du plan de joint, n'étant pas réparables, je désosserai l'épave et vendrai les pièces au détail, ce qui finira par me rembourser l'achat de la moto !

        J'en serai quitte pour une des plus grosses chaleurs de ma vie !


La même, la couleur et le quattre en un en moins

Voir aussi ma page sur le Honda CB550K3 1977


Poum poum poum... | laurent-roy.com | contact | Top |

        En 1990, suite à un changement de travail nécessitant un véhicule, je décide de joindre l'utile à l'agréable, et profite d'une opportunité de remise importante pour acheter un Djébel neuf. J'ai trouvé cette moto très ludique, un véritable jouet sur petite route, permettant même de rattraper assez facilement quelques excentricité malgré un centre de gravité et une position de conduite assez hauts. Très saine, elle ne décroche qu'avec préavis, et jamais brutalement. Toutes ces remarques ne valent que sur bitume, puisque je ne l'ai jamais emmenée en tout terrain, ni même en chemin.

        Après l'avoir équipée d'une sacoche de réservoir et d'un top-case, j'ai également eu l'occasion de faire d'assez longs trajets, de l'ordre de 750km dans la journée en hiver, et j'avoue l'avoir trouvée un peu fatigante en fin de parcours. En effet, enjamber cette grande sauterelle pour la kicker après le plein ou une pause finit par ne plus être aussi réjouissant en fin de parcours, malgré mes 1m82 et la grosse autonomie procurée par le réservoir de 21l... Ceci étant, cette moto n'a jamais été conçue ni présentée comme une GT, et je pense qu'on atteindrait dans ces conditions les limites de n'importe quel trail digne de ce nom (par opposition aux mastodontes présentés par leurs constructeurs respectifs comme de gros trails et avec lesquels il devient risqué de s'attaquer à un trotoir à la bordure un tantinet élevée).

        Par ailleurs, quelques virons de plus de 150km en duo montreront l'incompatibilité d'un arrière de selle carré et étroit avec le fessier féminin... Même si une fois de plus, on se trouve avec cette machine dans le segment "trail ludique" et non grosse routière.


Lors d'un viron hivernal dans le sud de la France.
Suzuki DR650R Suzuki DR650R Suzuki DR650R

Voir aussi ma page sur le Suzuki 650 Djebel 1990


La routière | laurent-roy.com | contact | Top |

        Achetée neuve en 1992 avec reprise du 650, pour cause de mécontentement de ma chère et tendre au sujet du (non)confort de la selle de celui-ci...

        En effêt, après que celle-ci ait eu gouté aux plaisirs de la ballade en moto, sa conclusion fût que "c'est super sympa, j'aime bien, mais j'ai vraiment trop mal aux fesses !". Quiconque aura approché un 650 Djebel et observé l'arrière (carré et étroit) de sa selle comprendra qu'on ne peut pas l'en blâmer...

        Cette Yamaha 900XJ, confortable, bénéficiant d'une importante autonomie (réservoir de 22l) pour peu qu'on ne lui tire pas dessus (auquel cas la consommation devenait vite gargantuesque !), munie d'un cardan, et bien que de conception ancienne (voir les dimensions des pneus) était idéale aussi bien au quotidien pour les trajets boulôt, que pour les ballades dominicales, voire les WE à destination plus lointaine. Impossible de fatiguer à son guidon, y compris à des vitesses non autorisées en France, quelle que soit la distance à parcourir...

        Au sujet des pneus, il convient tout de même pour être tout à fait honnète de rajouter que ceux-ci étaient suffisants pour le type d'usage qu'on leur demandait (la XJ900 n'étant pas une moto d'attaque, bien que considérée comme sportive à sa sortie) et que leur relative étroitesse participait activement à l'excellente maniabilité de la machine qui, il faut le rappeler, pesait quand même son poids : 218kg à sec annoncés par Yamaha...

        Petite apparté sur la notion de poids à sec : On sait que certains constructeurs étaient encore plus optimistes sur ce trop fameux poids à sec que sur la vitesse maxi annoncés, et que la pesée se fesait effectivement sans aucun fluide, la notion de fluide comprenant non seulement l'essence et l'huile moteur, mais aussi jusqu'à l'huile de fourche, du ou des amortisseurs, le liquide de freinage, voire l'acide de la batterie, pour gagner quelques grammes... Certains constructeurs arrondissant ensuite le résultat, sans aucun doute pour faciliter la lecture de la fiche technique par le futur acheteur, le motard étant friands de toute donnée de ce type, indispensable, on le sait, à la bonne tenue de tout débat avec ses congénères sur les avantages respectifs de chaque machine... Autant dire que ce poids annoncé n'est que très vaguement indicatif, et que même en cas de panne sèche, vous ne l'atteindrez jamais.
         Rendons tout de même hommage à une partie de la presse moto qui, prenant le contre pieds des constructeurs sur ce point, on pris l'habitude de mesurer et publier un poids tous pleins faits ou encore en ordre de marche qui inclut, lui, l'ensemble des précieux liquides sans lesquel la machine ne pourrait même pas démarrer et se résoudrait, dans le meilleur des cas, à un objet décoratif.
        Pour finir, cet attrait pour le poids de la moto est d'autant moins justifié, que pour calculer le vrai rapport poids/puissance, il conviendrait de prendre en compte le poids total roulant, incluant le motard et son équipement, ainsi que toute charge ajoutée comme par exemple une bulle, des roulettes, un antivol, une conbinaison de pluie, un raton laveur, j'en passe et des meilleures... On s'aperçoit alors que le rapport poids/puissance de l'ensemble peut par exemple varier de plusieurs % entre un roulage d'été ou d'hiver...

        Equipée d'un top-case et de valises latérale Bottelin-Dumoulin (entreprise malheureusement disparue depuis), ainsi que d'une sacoche de réservoir Bagster, elle était parée pour le long cours (il n'aurait plus manqué que des sacoches cavalières pour que la capacité d'emport atteigne son maximum).


Photos prises lors d'un week-end en Normandie. La 900 est équipée de toute sa bagagerie.
ma 900xj ma 900xj

Voir aussi ma page sur le Yamaha XJ900 1992


Le mythe utilitaire | laurent-roy.com | contact | Top |

        J'ai possédé une Yamaha XT600E, achetée d'occasion en 1997 pour cause de trajets urbains en région parisienne, après une période sans moto. Celle-ci était équipée d'une bulle haute, que je me suis empressé de démonter suite aux guidonnages qu'elle provoquait sur voies rapide avec rafales de vent latéral...

        Cette bécane était agréable. Maniable et légère, confortable (pour un trail mono) et relativement souple. Il ne faut pas cependant en attendre des capacités sportives, sauf à entreprendre des modifs conséquentes...

        Les seuls points que je lui reprochais sont le fait qu'elle était dépourvue de kick, ainsi que quelques problèmes d'étanchéité en cas de fortes pluies, qui la faisaient ratatouiller, voire s'arréter ou ne plus démarrer. A ce sujet, hommage à ce motard qui m'a dépanné un jour de grosse pluie où elle me faisait un gros caprice de redémarrage: Il n'a pas hésiter à partir avec la sienne pour aller m'acheter une paire de câbles afin de la brancher sur la sienne jusqu'à ce qu'elle veuille bien repartir... Preuve supplémentaire que la solidarité motarde n'est donc pas morte...

        J'ai par ailleurs regretté de ne pas avoir retrouvé sur ce mono la pêche et les sensations du DR650 Djebel... Je ne pense pas que ce soit du aux 50cm3 de différence de cylindrée au désavantage de la 600XTE, mais à la conception généraledes deux motos. Pour faire simple, la 600XTE était "molle", voire ennuyeuse en comparaison avec le Djebel, à tous points de vue: partie cycle, freinage, moteur...


Yamaha - XT600E

Voir aussi ma page sur la Yamaha 600 XTE


L'arrêt forcé | laurent-roy.com | contact | Top |

         Les deux voitures étant indispensables, l'une d'elle, commençant à supporter de moins en moins bien le poids de l'age et commençant à craquer de partout, dut être remplacée, ce qui occasionna des frais importants. De plus, les déplacements professionnels se faisant de plus en plus rare, jusqu'à disparaître complètement, nous nous retrouvions avec deux voitures, plus une moto dont je me servais de moins en moins, et le budget correspondant. Il me fallut donc me résoudre à revendre la Yam.

        Je n'avais pas pour autant l'intention d'arréter la moto définitivement et, pour ne pas perdre mon bonus d'assurance (50% depuis des années), je me mis à chercher une semi épave à trois sous, assurable pour trois fois rien, et que je pourrais éventuellement retaper. Je finis par trouver une Honda XL600R de 1987, bidouillée pour le tout terrain, avec suppression de la batterie et autres joyeusetés du genre, perdant de l'huile au niveau du joint de culasse, pour une bouchée de pain, elle ne valait pas plus. Comme prévu, je décidai un jour de la démonter, pour voir l'état du moteur. Le moteur sorti du cadre, et après avoir déculassé, je m'aperçus, qu'indépendemment du joint de culasse grillé, ladite culasse était profondément félée entre les sièges de soupapes et le puit de bougie. Ce n'était que le début, le bas moteur s'avérant rincé lui aussi.

        Bref, si je voulais la redémarrer, j'aurais racheter un moteur d'occasion qui m'aurait coûté moins cher que les travaux à entreprendre sur le moteur que j'avais entre les mains. Ne disposant pas à l'époque du budget nécessaire (sans compter sur le risque de tomber sur de nouveaux problèmes avec un moteur d'occasion), Cette moto resta démontée dans le garage jusqu'à ce que je la revende après l'achat de la suivante, et je me retrouvai automobiliste de base, statut particulièrement difficile à supporter, même sachant que c'était provisoire.


Yamaha - XT600E

Voir aussi ma page sur la Honda 600 XLR


À nouveau motard | laurent-roy.com | contact | Top |

         Fin 2003, nous eûmes une (relativement) grosse rentrée d'argent. Lors d'une ballade dans Paris avec mon épouse d'alors (Vincent était en colo de ski pendant ce temps là), celle-ci, voyant que la moto me manquait vraiment, me proposa d'en acheter une nouvelle: "tu as toujours été raisonnable avec ta passion, maintenant qu'on a les moyen, pourquoi ne pas te faire plaisir et t'acheter une nouvelle moto ?". Comme c'était un samedi, je lui répondis que, les concessions étant ouvertes, nous n'avions qu'à aller avenue de La Grande Armée (là où toutes les marques courantes sont représentées) pour voir ce qui se faisait...

         C'est ainsi qu'après avoir visité quelques concessions non sans être déçu de ne pas y trouver de moto "simple" (roadster en langage journalistique), adaptée au duo, et dans nos prix, on arrive chez Kawasaki. Je vois exposé là une ZR7 : un quatre cylindre en ligne refroidi par air à deux soupapes par cylindre, pas puissant mais coupleux (76ch alors que le moindre 600 est alors bridé à 106ch !), quatre carbus, deux roues, un guidon, une selle ("confort" qui plus est), tout ce que j'aime... Le tout en promotion car ne passant pas les nouvelles normes anti-pollution qui arrivent très peu de temps après, et sa 750 "remplaçante" (la Z750, qui n'a en fait rien à voir avec la ZR7) arrivant à grands pas...

         Je monte sur la moto, sylvie monte derrière, les positions nous conviennent, le prix de ce modèle d'expo aussi (prix promo plus selle "confort" offerte), Sylvie voudrait choisir la couleur mais il n'y en a plus dans celle qu'elle aime, l'affaire est dans le sac: j'ai enfin trouvé ma moto (envie d'un retour aux sources ? nostalgie du CB500Four ?), la commande de celle-ci est passée...

         Comme je l'ai écrit un peu plus haut, Vincent est pendant ce temps là en colo, et la moto sera prête alors qu'il sera rentré. Connaissant Vincent comme je le connais, je sais qu'il est presque aussi malheureux que moi que je n'aie plus de moto, son rêve étant de faire des virons derrière moi (il était trop jeune quand j'ai revendu ma dernière moto roulante), puis de passer son permis et que nous roulions ensemble, chacun sur sa moto. Je décide donc de lui faire la surprise, et dis à mon ex-épouse de ne parler de la nouvelle moto sous aucun prétexte. Vincent rentre de colo, tout se passe bien, puis le jour tant attendu arrive. C'est un samedi, Vincent est à la maison, je la quitte donc sur la pointe des pieds pour aller en transports en commun jusqu'à Paris chercher la moto.

         Le retour se passe sans encombre (j'étais un peu inquiet, n'ayant pas roulé depuis un moment et reprenant le guidon en plein Paris un samedi), et arrivé devant la maison, j'appelle depuis mon portable. Comme toujours, Vincent (qui a onze ans) se rue sur le téléphone pour répondre:
- moi: Vincent ?
- V: oui ?
- moi: Comment tu veux que je rentre la moto si tu n'ouvres pas la porte du garage !?
- V: "silence..."
- V: La moto ?
- V: LA MOTO !!!!????
Et là, il se précipite à la fenêtre de la cuisine qui donne sur la descente du garage, me voit sur le ZR7, lache le téléphone et se rue dans le garage pour me l'ouvrir, et me fonce dessus (j'ai anticipé et ai déplié les repose-pieds passager). Il est comme un jeune chien fou et tourne autour de la bécane, poussant des cris, ne trouvant plus ses mots pour dire à quel point il est fou de joie, à la limite de l'hystérie...
- moi: Ben monte derrière...
- V: Je peux ???
- moi: Ben bien sùr !

         Je l'emmène au bout de la rue, il est fou de bonheur, et nous allons immédiatement après lui acheter l'équipement minimal pour faire une ballade le lendemain dimanche. Ce premier viron de rôdage sur la ZR7 (hormis le retour de chez le concessionnaire bien sùr) se fera donc avec Vincent en passager, au comble du bonheur, malgré le froid (on est en Février). Ce ne sera bien sùr que le premier d'une longue série (dont un de deux fois 500km en quatre jours à peine quelques mois plus tard), jusqu'à ce qu'il ait son permis, sa première moto, et qu'il voie enfin un des ses plus gros rêves se réaliser: que nous roulions ensemble chacun sur notre moto. Mais c'est une autre histoire...


Kawasaki ZR7 Kawasaki ZR7 Kawasaki ZR7 Kawasaki ZR7

Voir aussi ma page sur la Kawasaki ZR7


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